La paire euro-dollar a commencé la semaine de trading de manière plutôt calme, les acheteurs se maintenant au-dessus du niveau de résistance de 1,1710 (la ligne Tenkan-sen du graphique H4). Cependant, ils ne se précipitent pas pour tester la prochaine barrière de prix à 1,1750 (la ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le cadre de temps D1).
L'appétit pour le risque reste prédominant sur le marché malgré le calme relatif au Moyen-Orient et les données relativement solides de la Chine, publiées lors de la session asiatique de lundi. De l'autre côté de la balance, le rapport sur les ventes au détail de l'Allemagne, dont les principaux composants étaient dans le rouge. En même temps, le dollar a réagi négativement (quoique modérément) à la nouvelle selon laquelle le "One Big Beautiful Bill", proposant des réductions d'impôts et des diminutions des dépenses sociales, a franchi un obstacle procédural clé au Sénat américain.
Les Données Encouragantes de la Chine et les Statistiques Décevantes de l'Allemagne
Commençons par les nouvelles en provenance de Chine. L'indice PMI manufacturier publié lundi s'est révélé légèrement meilleur que prévu, bien qu'il reste en territoire de contraction. On l'attendait à 49.6, mais il est sorti à 49.7. L'augmentation est mince, mais la tendance est remarquable : l'indice a progressé pour le deuxième mois consécutif, se rapprochant de la "ligne de démarcation" de 50.0. Le PMI non-manufacturier a également dépassé les attentes puisqu'on le prévoyait stable au niveau de mai, soit 50.3, mais il a atteint 50.5.
Ces données en provenance de Chine ont soutenu indirectement l'euro grâce à une demande accrue pour les actifs à risque. Cependant, les rapports allemands ont déçu les acheteurs d'EUR/USD, faisant s'estomper l'élan haussier alors qu'il venait de démarrer. Les ventes au détail en Allemagne ont baissé de 1.6% sur un mois (contre +0.5% attendu). En glissement annuel, la hausse s'établit à 1.6%, en dessous des prévisions de 3.3% et de la précédente augmentation de 4.6%. L'indice des prix à l'importation en Allemagne est également sorti dans le rouge, à -0.7% sur le mois (contre -0.3% attendu) et à -1.1% sur un an (contre -0.8% attendu). L'IPC global a ralenti à 2.0% en a/a, tout comme l'IPC harmonisé (également à 2.0%).
Malgré la pression exercée par les données allemandes, les positions longues sur l'EUR/USD restent favorisées, principalement en raison de la faiblesse généralisée du dollar américain.
Raisons de la Faiblesse du Dollar
Le dollar s'affaiblit pour deux raisons principales : d'abord, le sentiment accommodant croissant, et ensuite, les préoccupations grandissantes concernant la santé budgétaire des États-Unis. Comme on le sait, le Sénat américain a voté samedi pour initier le débat sur le projet de loi de Donald Trump, qui inclut des allègements fiscaux et des réductions des programmes sociaux. Le projet de loi n'a pas été accueilli avec enthousiasme — la décision procédurale était incertaine, et la discussion a duré plus de trois heures. Les Républicains hésitants ont dû être convaincus personnellement par le vice-président américain J.D. Vance, venu au Congrès pour faire du lobbying pour l'initiative législative clé de Trump. Au final, il n'a pas réussi à convaincre tous les membres de son parti (deux Républicains ont voté contre), mais le projet de loi a tout de même franchi le premier obstacle au Sénat. Un total de 51 sénateurs ont voté en faveur. Le débat et les amendements vont maintenant commencer. Le "One Big Beautiful Bill" a franchi une étape supplémentaire vers son adoption.
D'une part, le projet de loi est censé stimuler la croissance économique. D'autre part, les marchés considèrent son avancement de manière négative, car il ajouterait plus de 3.8 billions de dollars au déficit fédéral au cours des dix prochaines années. Les préoccupations concernant la durabilité de la dette américaine et la qualité du crédit pèsent sur le dollar — surtout après que les États-Unis ont définitivement perdu leur note de crédit AAA impeccable. Les principales agences de notation (Fitch Ratings et S&P) ont rétrogradé la dette américaine en 2011 et 2023, respectivement, et en mai de cette année, Moody's les a rejoints.
Dans ce contexte, la décision du Sénat de samedi constitue un facteur fondamental négatif pour le dollar plutôt qu'un soutien.
Attentes Accommodantes vis-à-vis de la Réserve Fédérale
De plus, les attentes à l'égard des futures actions accommodantes de la Fed continuent de croître. Les traders sont presque certains que la Fed maintiendra le statu quo en juillet, mais sont également convaincus qu'elle commencera à assouplir la politique monétaire dès le début de l'automne. Selon l'outil FedWatch du CME, la probabilité d'une baisse de taux le mois prochain est de 20%, tandis que la probabilité d'une baisse en septembre est de 93%. La chance d'une réduction de 25 points de base est de 74% et celle de 50 points de base est de 19%.
Dans ce contexte, l'indice du dollar continue de se négocier sous pression (dans la fourchette de 96), tandis que la paire EUR/USD reste au-dessus du niveau de résistance de 1.1710. Le premier objectif haussier est situé à 1.1750 (ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier), tandis que l'objectif principal demeure à 1.1800 (ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le graphique hebdomadaire).