En avril, le marché boursier américain a offert aux investisseurs ses montagnes russes les plus vertigineuses depuis la pandémie. Les tarifs de "l'American Liberation Day" de la Maison-Blanche ont semblé saper la stabilité du S&P 500, le poussant en territoire de marché baissier. Pourtant, la plus longue remontée de 7 jours depuis novembre a aidé le large indice à récupérer presque toutes ses pertes d'ici la fin du mois.

Une caractéristique déterminante du marché actuel est son comportement de troupeau. La corrélation entre les actions individuelles au sein du S&P 500 a grimpé en flèche, alors que les investisseurs réagissaient aux mêmes gros titres—principalement de la Maison-Blanche—plutôt qu'aux données macroéconomiques. La dernière confirmation est venue lorsque le S&P 500 a augmenté en réponse à des chiffres décevants de l'emploi du secteur privé d'ADP et à de faibles données du PIB.

Tendance de la corrélation des actions S&P 500

Pour la première fois depuis 2022, l'économie américaine s'est contractée, connaissant une diminution de 0,3 % au premier trimestre. Le ralentissement a été provoqué par une hausse de 41 % des importations, en raison des craintes liées aux tarifs douaniers, ce qui a entraîné une réduction record de 4,8 % du PIB par les exportations nettes. Après une première chute à la suite de cette donnée morose, le S&P 500 s'est redressé et a clôturé la séance en territoire positif.

Les investisseurs semblent croire que l'impact négatif des importations est temporaire. Avec la normalisation des niveaux de stocks, ce chiffre devrait diminuer. La Maison-Blanche est également intervenue pour apaiser les inquiétudes. Le président du Conseil des conseillers économiques, Steven Miran, a affirmé que l'économie américaine est plus solide que ne le suggèrent les données, en notant que les entreprises anticipant une récession ont tendance à freiner leurs investissements.

Les principaux moteurs de la performance du PIB américain

Donald Trump a blâmé Joe Biden pour la faiblesse de l'économie, affirmant que le Démocrate l'avait laissée dans un état désastreux, mais que les tarifs douaniers et la relocalisation, selon lui, finiraient par renverser la situation.

Encore une fois, les investisseurs ont acheté lors de la baisse, encouragés par une confiance renouvelée dans ce que l'on appelle la "put" de Trump. Commerzbank croit que plus les indicateurs macroéconomiques des États-Unis se détériorent, plus il est probable que la Maison-Blanche assouplira sa position et reviendra en arrière sur une portion significative des tarifs douaniers. Dans un environnement de positionnement spéculatif extrêmement baissier et de pessimisme persistant chez les investisseurs particuliers, l’espoir d’un soutien Républicain contribue à faire remonter le S&P 500.

À mon avis, Trump accorde toujours une grande importance au marché boursier. Il ne veut pas voir le S&P 500 chuter trop profondément et semble essayer d'arrêter la glissade avec une rhétorique de soutien. Cependant, tôt ou tard, les investisseurs se recentreront sur les données qui, malheureusement, restent loin d'être encourageantes.

Analyse Technique :

Sur le graphique journalier, le S&P 500 continue de former un schéma de retournement 1-2-3. Un franchissement au-dessus des moyennes mobiles confirme une progression haussière. Toutefois, pour que le rallye continue, les haussiers doivent dépasser les résistances à 5,625 et 5,695. Un franchissement réussi permettrait l'expansion des positions longues initiées à partir du niveau de 5,400, ou aux baissiers de changer de perspective.